Un sanctuaire de lumière

Dernier quart du XIIe
L’abside et le chœur

L’abside et le chœur présentent plusieurs traits caractéristiques du premier art gothique. Un examen de ces caractéristiques permet de supposer que l’architecte de Saint-Mathurin avait une connaissance familière de Notre-Dame de Paris et avait probablement travaillé sur le chantier de celle-ci.
L’analyse stylistique du monument permet de dater la construction et l’achèvement du transept et de la nef de l’église entre 1195 et 1220 environ. Ainsi, dans le premier quart du XIIIe siècle, le plan primitif du monument – une simple croix latine – était achevé.
L’intérieur était éclairé, à l’origine, par 57 hautes et larges baies, encadrées d’archivoltes moulurées retombant sur des colonnettes, apportant une grande luminosité à l’église. Les façades du transept sont éclairées par un registre de trois fenêtres. Les baies latérales du transept Sud ont leur appui plus bas que la baie centrale, ce qui est une disposition assez rare

XIIIe
la tour-clocher

On prit très vite, au XIIIe siècle, la décision d’ajouter une tour au plan primitif. Sans doute pour faire face à l’afflux des pèlerins et donner un caractère plus prestigieux au monument.
Les deux façades du nord et de l’est sont intactes. Celle de l’ouest est ruinée et celle du sud s’est complètement effondrée en 1675. Le dernier étage, achevé au XVe, présente toute la luxuriance du gothique flamboyant. La tour, qui était sans doute surmontée d’un toit démoli en 1664, est haute de 50 m. Ses murs ont 1 m 80 d’épaisseur au sommet.

Fin du XIIIe
La sacristie et la salle
du trésor

Dans la seconde moitié du XIIIe siècle, on ajouta la sacristie et la salle du trésor entre le transept Sud et le chœur.
Au rez-de-chaussée, la sacristie est une salle voûtée en ogive à deux travées. Au dessus se trouvent 3 étages de salles autrefois séparées par de simples planchers. On y accède par un escalier, détruit depuis plusieurs siècles, qui a été refait dans le style gothique à la fin du XXe . Ces salles conservaient certainement le trésor de l’église : objets précieux, archives.
Lors de travaux d’aménagement, une fresque datée de la fin du XIVe siècle fut découverte dans la sacristie.

XIVe
La chapelle de la Vierge

Vers 1300, une chapelle fut ajoutée entre le transept Nord et le chœur. Pour construire cette chapelle de la Vierge, on dut fermer certaines fenêtres et en modifier d’autres. En se fondant sur des élements stylistiques, certains supposent que l’architecte de la chapelle pourrait être Pierre de Chelles ou son prédécesseur.
Les colonnes sont à bases hexagonales. Leurs chapiteaux portent deux rangs de feuillages. Huit de ces colonnes ont, au tiers de leur hauteur, une console sculptée de figures dans lesquelles la tradition voit les péchés capitaux..
La chapelle contient un très beau retable, fine dentelle de pierre qui date de la fin du XVe siècle ou du début du XVIe. Il a été très abîmé lors de la ruine de l’église en 1568 et grossièrement réparé au XVIIe siècle. A la fin du XIXe siècle, un artiste, E. Barbey, sut le restituer.

Le chapitre de Notre-Dame de Paris, Seigneur de Larchant

Le chapitre de Notre-Dame, suite au don fait par Renaud, évêque de Paris, devint, du XIe jusqu’à la révolution, seigneur de Larchant.
Au Moyen âge les chapitres étaient des collèges de clercs dont la mission était conseiller et d’aider les évêques. Ils avaient une grande indépendance vis-à-vis de ceux-ci et possédaient souvent de grandes richesses.

 1568
La nef est incendiée.

On ne conserva que la première travée de la nef. La nef ruinée fut abandonnée. Cette nef, qui correspond à la période classique de l’art gothique, est remarquable de sobriété. Elle était éclairée par deux rangées de fenêtres.
La nef s’ouvrait à l’ouest par un portail surmontée d’une grande baie à quatre vitraux. Les archivoltes étaient encore intactes au début du XIXe. Mais en 1827, la nef ruinée fut vendue comme carrière de pierres. Le marché fut heureusement annulé à cause de la difficulté du travail.

1730,
Ajout du petit clocher

Pour abriter les cloches de la paroisse, un petit clocher fut édifié sur la façade ouest du transept Sud.
A l’initiative du Chapitre, les sommes nécessaires furent levées sur les habitants par imposition. « En considération de la pauvreté de plusieurs habitants, Messieurs (du Chapitre) acceptèrent de payer à la décharge des dits pauvres habitants, la somme de 500 livres en déduction de celle pour laquelle ils seront compris dans le rolle… »

1843
L’église est classée Monument Historique

Sous l’impulstion de Prosper Mérimée, l’église Saint-Mathurin de Larchant est classée monument historique. Ce qui empêcha toute action visant à dégrader encore plus le monument et facilita la recherche de subventions, mais qui ne résoudra pas immédiatement l’immense chantier à entreprendre pour restaurer l’édifice.