Les localités disparues

Blomont

Il existait à cet endroit « Albo monte », situé en bordure du plateau, sur la route reliant Larchant à la Chapelle-la-Reine, un vrai village, remontant pour le moins au XIIIe siècle. En 1265, les templiers de Beauvais achetaient à Pierre de Beaumont toutes les maisons lui appartenant dans le territoire de « Blaumont ». Il y avait même des prisons à Blomont. Un criminel s’en échappa en 1364. Le XVIIe siècle fut fatal à ce village : en 1640, il ne reste plus de la métairie que quelques vestiges de bâtiments. Le dernier laboureur résidant en ce lieu disparut au XIXe siècle.

La commanderie de Beauvais

A la fin du XIIe siècle, une commanderie de Templiers était établie à Beauvais, autrefois Beauvoir, près de Grez-sur-Loing et de Nemours. On n’en connaît pas la date de fondation, mais, dès 1184, Philippe Auguste partageait le pâturage qui en dépendait entre les habitants de Grez pour un tiers et la Commanderie pour deux tiers. Au terme de son histoire, le chef-lieu de la Commanderie était représenté par un ensemble de bâtiments s’ouvrant sur le chemin de Larchant, comprenant le logis seigneurial où résidait jusqu’au XVIIIe siècle le commandeur, et diverses constructions plus une chapelle dédiée à saint Eloi, où étaient enterrés plusieurs commandeurs, parmi lesquels Nicolas Durand de Villegagnon, décédé en 1571. La commanderie de Beauvais comprenait également une ferme, avec 97 arpents de bois, des prés et 180 arpents de terre, soit au total 300 arpents, ainsi que 340 ha environ de bruyère et de friche. Cet espace fait maintenant partie de la forêt dénommée « forêt domaniale de la Commanderie ».

Marc Verdier

Le Moulin à vent

Au lieu-dit « la Baude », petite colline au nord de Larchant, où se trouve actuellement un lotissement, un moulin à vent a été construit à la fin du XVIIIe siècle, d’où l’appellation actuelle du lieu « Le Moulin à Vent ». Le 6 mars 1779, le curé de Larchant Henri-Roger Fosse posait la première pierre, vers 10h30 du matin de ce moulin, appelé « moulin Colbert ». Le 8 septembre de la même année, la construction du moulin et celle de la maison du meunier étant terminée, la bénédiction eut lieu, en présence du seigneur du fief, Jean-Baptiste-Emmanuel Hermand de Trouville, gendarme de la garde ordinaire du Roi (Louis XVI à l’époque) et d’environ 4 000 personnes. Pour une raison que l’on ignore, ce moulin dura peu de temps, à peine un quart de siècle, puisqu’il fut démoli au début du XIXe siècle.

Les Coudres

Il existe encore de nos jours deux lieux-dits appelés « la Coudre » et « la Grande Coudre » sur la route menant de La Chapelle-la-Reine à Verteau. Seuls quelques bosquets permettent de deviner que des bâtiments se dressaient là au Moyen Âge. Ce fief a pour origine un bail de terres et droits faits pour six ans au Commandeur de Beauvais par Jean de la Coudre en 1276. En 1280, le Commandeur achète au même Jean de la Coudre une maison entourée de fossés et de murs, consistant en « maison manable, grange et étables, cour, colombier, courtil, aisance et appartenances ». Le tout avait disparu bien avant le XVIIe siècle.

Trémainville

De nombreux documents d’archive mentionnent Trémainville, site relativement étendu situé à la frontière entre Saint-Pierre-lès-Nemours et Larchant. En 1289, les templiers de Beauvais reçoivent de Geoffroy de Trémainville sa maison et la vigne qui est derrière, avec tous ses droits de justice. Il y avait au moins quatre maisons à cette époque, sans parler de la « grange aux nonnains » de Saint-Antoine de Paris. Le domaine des templiers est ensuite complété par des dons, ventes et échanges jusqu’en 1296. Le site fut partiellement abandonné après la guerre de Cent Ans. A un village désert a succédé une simple ferme, dont les ruines sont encore visibles de nos jours. Trémainville était le lieu d’un important carrefour au Moyen Âge.