Calvaire des trois croix

Article du bulletin 21 juin 2007 (par Claude Maumené)

Pour accéder à Larchant, les voyageurs de l’antiquité venant du Nord empruntaient probablement le tracé actuel de la route de Dame Jeanne (anciennement route de Recloses), elle-même reliée à la voie romaine, dite « voie de Chailly » (Chailly en Bière, le « Calagum » romain, proche de Châteaubleau). En arrivant au village, ils passaient immanquablement au lieu-dit « Près les Trois Croix », où la tradition situe à proximité le site du Larchant gallo-romain. C’est à cet endroit que s’élève le calvaire dit des « Troix Croix ». Daté du XIIe siècle, cet édifice présente la forme d’une pyramide octogonale à huit faces et sept niveaux. Le socle final est constitué d’un assemblage de deux pierres taillées aux dimensions imposantes. Sur celles-ci sont représentées les têtes de quatre animaux, identifiables sans trop de difficulté : un crapaud, un lièvre, une tortue et sans doute un mouton. Ce socle supportait initialement cinq colonnes, dont les embrases sont encore parfaitement visibles. Vu de dessus, les départs de colonnes représentent la face « cinq » d’un dé. La colonne centrale est d’un diamètre supérieur à celui des colonnes externes. Pour avoir une idée de l’ensemble tel qu’à l’origine, il faut se rendre au cimetière de Puiseaux (à quelques kilomètres de Larchant), où il existe un calvaire monumental, tout à fait semblable et parfaitement conservé (daté également du XIIe siècle, mais qui aurait été déplacé du centre du village vers son emplacement actuel). Les cinq colonnes supportent ici une table, sur laquelle s’élève un fût de pierre surmonté d’une croix. On peut raisonnablement penser que le calvaire de Larchant présentait la même configuration.

L’emplacement de ce calvaire est probablement très ancien, sans doute avant le XIIe siècle. Un examen attentif des dimensions de son appareillage de pierres qui le constitue nous donne des mesures romaines. Ainsi, l’octogone de la base mesure 2,995 m de côté, soit 10 pieds romains. Au sommet des marches, le côté de l’octogone mesure 1,328 m, soit 3 coudées romaines. Quant à la hauteur des marches, bien qu’elles soient irrégulières et très abîmées, voire affaissées pour certaines, elle avoisine 22,8 cm en moyenne et exède de peu 3 paumes romaines. Ces valeurs sont trop proches de multiples entiers de mesures romaines pour être dues au simple hasard. Ces observations invitent donc à considérer l’édifice des Trois Croix comme d’origine gallo-romaine. On aurait alors affaire à un socle antique surmonté d’un ensemble plus récent. D’autres découvertes restent à faire pour éclairer cette hypothèse.


Le lièvre : la symbolique de cet animal remonte aux premières fêtes païennes du printemps. Lapins et lièvres sont lunaires parce qu’ils dorment le jour et gambadent la nuit. Avec la lune, lièvres et lapins sont liés à la vieille divinité Terre Mère, au symbolisme des eaux fécondantes et régénératrices, de la végétation, du renouvellement de la vie sous toutes ses formes. Le lièvre présente aussi une symbolique chrétienne forte puisque le Christ est parfois symbolisé par un lièvre, ouvrant toutes grandes ses oreilles, pour écouter la parole de Dieu et la mettre en pratique.

Le crapaud : cet animal symbolise la lune. Il l’avale quartier par quartier et la régurgite tous les vingt-neuf jours. Dans les légendes celtiques le crapaud est le symbole du génie du mal et l’attribut des morts, à l’inverse de la grenouille qui symbolise la résurrection.
La tortue: cet animal est une représentation de l’univers, ronde comme le ciel sur le dessus et plate en dessous comme la terre. Ses quatre pattes représentent les quatre piliers du monde qu’elle protège et dont elle assure la stabilité et l’équilibre.

Le mouton :
cet animal est lié aux planètes Mercure et Vénus. Il est symbole d’amour et de chaleur. Timide, soumis, calme, doux, paisible, il représente la nourriture de la délivrance, d’immortalité