Les croix de chemins

Notre territoire est ponctué de croix imposantes ou modestes, cachées dans les broussailles, au bord de sentiers ou le long des routes. Elles sont l’expression de la piété populaire, mais elles servaient aussi à marquer des limites, des intersections, des endroits spécifiques. Aujourd’hui elles sont bien souvent oubliées, quand elles ne sont pas détruites. L’association Culturelle s’est proposé de découvrir, ou redécouvrir, les croix de la commune de Larchant. Certaines d’entre elles ont été nettoyé, d’autres ont été reconstruites. Consulter, imprimer le dépliant descriptif de la balade et la carte IGN

La croix du Petit Homme

Cette croix marque un point élevé du massif du « Rocher de la Justice ». Selon quelques anciens, elle aurait été érigée à cet endroit pour rappeler le geste de désespoir d’un Lyricantois de petite taille, qui se serait précipité du haut de ce rocher pour mettre fin à ses tourments. Elle n’en était pas moins un point de rendez-vous apprécié des enfants et des amoureux.

La croix Saint-Bernard

Plantée sur le rocher qui domine une ancienne source alimentée par les eaux de ruissellement, elle a probablement été installée là pour christianiser un lieu sacré, les sources étant, dans cette région sèche, considérées comme une manifestation divine depuis les temps les plus anciens. Cette source est également appelée la « Fontaine des Petits Pots », car la roche inférieure est creusée de deux cupules bien rondes et parfaitement polies. La plantation de pins a aujourd’hui tari cette source. Face à la croix, sur la roche, on peut lire un nom gravé : « J.B. LAN 1821 », ainsi qu’un calvaire.

La croix de la Fontaine Saint-Mathurin

Elle marque, elle aussi, la présence d’une source. Ce lieu n’est mentionné dans aucun texte médival et il semblerait que la fontaine ait été christianisée, mais seulement tolérée de façon à favoriser le passage d’un culte païen au culte chrétien du saint. Il faut attendre le XIXe siècle pour que la fontaine soit citée. La tradition locale voit dans une roche jouxtant l’édifice, l’empreinte du pas de Mathurin qui aurait  fait jaillir l’eau du rocher pour abreuver son troupeau. L’ancienne croix, vandalisée à plusieurs reprises, porte une inscription de 4 groupes de lettres, que l’abbé Gillet, prêtre à Larchant et auteur fantaisiste d’une vie de saint Mathurin, traduit ainsi : « MAT » (Maturino), « LP » (Lyricantus Praesuli), « CC » (Constantius Caesar), « RG » (Regeneratus Gratulatur). C’est-à-dire : « Constance César rend grâce à Mathurin, de Larchant, prélat, de l’avoir régénéré dans les eaux de cette fontaine ». L’abbé Gillet prétendait en effet que l’empereur de Rome, Constance Chlore, avait été baptisé dans les eaux de cette fontaine, par Mathurin lui-même. Il s’agit, plus vraisemblablement, des initiales de marguilliers.

La croix de Bonnevault

Située sur le plateau, à l’orée d’un bois, elle avait été vandalisée et disparaissait littéralement dans les broussailles. Il restait le socle et le bras principal, complètement tordu, sur lequel ont peut lire le nom d’un bienfaiteur qui avait déjà contribué à sa réparation au milieu du XIXe siècle.

La croix Saint-Marie-Madeleine

A la sortie de Larchant, en direction de Nemours, se dressait, au Moyen Âge, une chapelle dite de Sainte Marie-Madeleine, vestige probable d’une léproserie supprimée en 1202. Une croix, gravée au nom de la sainte, a été retrouvée. Selon toute vraisemblance, elle devait être installée à proximité de l’ancienne chapelle.

Les Trois Croix

C’est le vestige d’un calvaire du XIIe siècle, sans doute semblable à celui que l’on trouve dans le cimetière de Puiseaux. Des trois croix, il ne reste que celle installée au XVIIIe siècle. Situé à l’entrée de Larchant en venant de Recloses, ce calvaire devait être un lieu de recueillement pour les pèlerins. C’était aussi là que se regroupaient les processions lors du Tour de la Châsse, avant de revenir à l’église, après leur long périple dans les paroisses voisines.

La croix Bardin

Située près de la porte de Paris, sur le chemin du Larry St-Marc, au croisement avec le chemin des Bardins, cette croix est sûrement très ancienne car elle figure déjà sur le plan Rivière de 1775.

La croix des Postes

Elle se trouve située sur l’ancien chemin emprunté par la poste royale, à proximité du relais tenu par « le chevaucheur d’écurie du roi ». Elle a disparu depuis longtemps : les anciens du village ne se rappelent pas l’avoir connue. Mais, sur la roche, on pouvait encore voir son emplacement marqué par une pierre sculptée et scellée dans le grès.